Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : Quels sont les enjeux de la « journée pour le don de soi » ?
Stéphanie Fugain : La « journée pour le don de soi » coïncide avec la date du départ de ma fille, Laurette, malgré un combat acharné contre une leucémie aigue. A travers cette épreuve, elle a su nous inculquer une véritable leçon de vie durant laquelle j’ai constaté à quel point il y avait un déficit d’information auprès du public sur le don de plaquettes et de moelle osseuse. C’est inacceptable de voir mourir un être humain parce que d’autres n’ont pas su qu’ils pouvaient le sauver ! Ainsi, le rôle de l’association est de soutenir les malades, sensibiliser, éduquer et informer le grand public sur les enjeux du don de plaquettes et de moelle osseuse afin qu’il n’y ait plus d’obstacles à la guérison. Tous les ans, nous organisons cette grande marche festive, positive, citoyenne et solidaire qui rassemble en moyenne 10 000 jeunes pour qui le don est une voie naturelle pour contrer l’insupportable injustice. Cette marche est aussi l’occasion de fédérer nos différents partenaires que nous rencontrons tout au long de l’année dans les entreprises ou les écoles par exemple.
Agir Mag. : Les réticences du public quant au don de plaquettes perdurent. Quelles en sont les raisons ?
S. F. : Malheureusement, la culture du don n’est pas assez ancrée en France et j’ai envie de dire que les réticences sont de fausses excuses. A vrai dire, il y a principalement une peur de l’inconnu. J’entends souvent des personnes me dire « j’ai peur des piqûres » ou encore « la vue du sang me fais tourner de l’œil », « les horaires ne sont pas adaptés »… En 7 ans, nous avons réussi à détourner ses peurs en apportant une nouvelle vision plus humaine du don : « Voyez-vous cette personne malade qui se bat ? Elle vous attend sinon elle risque de mourir. » Il est impossible de rester insensible à cette image qui néanmoins est le reflet de la réalité. A travers nos actions, nous faisons comprendre que faire un don fait du bien, que c’est une valeur vraie et positive ! Pour finir, j’ajouterai que grâce notre certification de Grande Cause nationale 2009, pour la première fois dans l’histoire, nous bénéficions d’une tribune assez importante pour parler de tous les dons. Quelle chance ! On ne pourra plus dire « je ne savais pas »…
Agir Mag. : Qui peut donner ses plaquettes et quelle est la démarche à suivre ?
S. F. : Pour le don de plaquettes, il existe un certain nombre de critères pour définir l’aptitude ou non à proposer un don. Par exemple, il faut avoir au moins 18 ans et ne pas peser moins de 50 kilos. Il faut être en bonne santé et ne pas être porteur de maladies. En ce qui concerne la marche à suivre, il suffit de s'adresser à la banque du sang dans tous les hôpitaux et centres de transfusion. Une consultation médicale et un test sanguin sont effectués pour voir si le donneur remplit toutes les conditions nécessaires. En général, on conseille de procéder à deux dons de sang avant de passer à celui des plaquettes.
Agir Mag. : Concernant le don de moelle osseuse, n’importe qui peut se porter volontaire ?
S. F. : Il faut être inscrit sur le fichier de donneurs géré par l’Agence de Biomédecine. dont la mission, confiée par le ministère de la santé, est de constituer et de gérer le fichier national de donneurs de moelle osseuse. Depuis 1998 existe un secrétariat responsable des communications entre les registres internationaux. Pour devenir donneur il faut : être âgé de plus de 18 ans et de moins de 51 ans, en sachant qu'une fois inscrit on peut faire un don jusqu'à 60 ans ; être en bonne santé ; accepter l'anonymat entre le donneur et le malade ; accepter de répondre à un questionnaire de santé et de faire des examens biologiques du laboratoire d'histocompatibilité pour définir sa carte d'identité tissulaire (typage HLA).
Plus d’information sur : http://www.laurettefugain.org
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