Dernière mise à jour le : 05/09/2024
Les risques professionnels auxquels sont exposés les menuisiers sont nombreux et divers. Outre les risques physiques liés à l’utilisation des machines et à des postures contraignantes, cette activité est particulièrement exposée aux risques d’inhalation de poussières de bois, susceptibles de générer crises d’asthme, allergies ou problèmes respiratoires graves… Michel Angibaud, Maitre Artisan menuisier au Muy (Var) a suivi une formation sur ce thème proposée par la Chambre des Métiers, puis s’est rapproché de la Carsat Sud-Est afin de formaliser une démarche globale de prévention des risques.
Agir Mag : Quel a été le départ de votre plan de maîtrise des risques professionnels ?
Michel Angibaud : Suite aux inondations de juin 2010, nous avons construit un nouvel atelier. Ce chantier a été l’occasion d’adapter les locaux aux conditions de travail. J’ai alors demandé des conseils à la Carsat Sud-Est pour concevoir une menuiserie la plus aux normes possible, ce qui a permis d’insonoriser le bâtiment puis d’installer un système d’aspiration de poussières de bois le plus efficace possible, avec une aide financière qui varie de 20 à 30% selon les postes.
Agir Mag : Pourquoi avoir investi dans une « presse à briquettes » ?
M. A. : L’achat d’une machine à transformer les copeaux de bois en briquette de chauffage était une suite logique. Les copeaux remplissaient une remorque entière à amener chaque semaine en décharge et cette évacuation générait de la poussière. Aujourd’hui chaque machine est équipée d’un dispositif de captation à la source des poussières et copeaux de bois. Une fois aspirés, ces derniers sont acheminés automatiquement vers un épurateur pour passer ensuite dans la machine à briquettes qui les transforme en matériau combustible d’une grande valeur calorifique et qui requiert par ailleurs peu d’espace de stockage. Désormais je n’ai plus de frais d’énergie pour chauffer l’atelier l’hiver et 90% de poussières de bois générés en moins dans l’atelier lors de ces opérations d’évacuation. Ce n’est que du bonus !
Agir Mag : Quelles ont été les autres démarches de prévention continue ?
M. A. : Nous devons désormais stocker à la verticale car les m2 sur la ZAC y sont plus cher. Il a fallu acheter un chariot élévateur. Deux de mes employés et moi-même avons suivi une formation CACES pour manier cet engin en toute sécurité. Comme nous manipulons des meubles qui sont souvent plus encombrants que lourds et difficiles à porter, nous avons appris les gestes et postures pour se faire le moins mal au dos possible. Enfin d’autres collaborateurs ont été formés à l’utilisation des extincteurs pour être aptes à intervenir rapidement au moindre problème.
Si les cancers du sinus ethmoïdal sont relativement rares, ils sont plus fréquents chez les travailleurs du bois dont beaucoup découvrent les premiers symptômes des dizaines d'années après les premières expositions. Les particules de bois les plus volumineuses sont arrêtées par le nez, mais les plus fines entrent dans les sinus et dans les bronches et celles que l’on ne voit pas migrent jusque dans les alvéoles pulmonaires. La prévention est essentielle, c'est pourquoi les menuisiers doivent porter des masques et les ateliers être équipés de systèmes d'aération et d’extraction.
Source : InfoCancer
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