Dernière mise à jour le : 05/09/2024
Toque sur la tête et fouet à la main, sept équipes, de trois personnes chacune, s’activent dans les cuisines de l’école de pâtisserie Lenôtre, en banlieue parisienne, sous l’œil de professionnels. Elles ont deux heures pour confectionner le dessert qui remportera les faveurs du jury.
On pourrait se croire dans une émission à succès, type « Top Chef » ou « MasterChef ». Sauf que cette compétition ne réunit pas des participants habitués des plateaux télé, et qu’ici, ce qui se joue en coulisses compte bien plus que le prix en lui-même.
Voilà 18 ans que l’entreprise Sodexo Santé Médico-Social, qui gère l’offre de restauration de 1 500 établissements en France (qui accueillent personnes âgées dépendantes et résidents en situation de handicap), organise le concours « Un pour tous, tous pour un ».
L’idée : réunir un chef Sodexo, un éducateur spécialisé et une personne en situation de handicap, et leur proposer de créer, à eux trois, un dessert, qui sera présenté à l’échelle régionale, puis, pour les plus convaincantes, nationale.
La nouvelle édition, qui s’achève avec la finale organisée le 16 juin, bat actuellement son plein. Une centaine d’équipes y participe, sur le thème « Tout un fromage pour un dessert ».
Des liens très forts...
« La finalité de ce concours, c’est la reconnaissance individuelle des participants en situation de handicap, rendue possible grâce à la coopération avec un chef Sodexo et un éducateur, et ce, hors de tout préjugé, avec beaucoup d’humilité » résume Willy Gautier, directeur général de Sodexo Santé Médico-Social.
Pour les salariés qui s’engagent volontairement dans cette aventure, c’est aussi une belle façon de « mettre en avant leur savoir-faire. Au-delà de la cuisine, ces chefs savent transmettre leurs connaissances et échanger. C’est enfin l’occasion de valoriser un métier qui demande une implication très forte ».
Ces professionnels ont ainsi fait le choix de travailler 7 jours sur 7, matin, midi et soir, auprès de personnes en situation de handicap. « Ce n’est pas toujours évident : les horaires sont prenants, il y a de nombreuses règles à respecter en terme de régime alimentaire notamment. Et puis certaines réactions de la part des consommateurs peuvent étonner. On ne retrouve pas cela dans les cantines d’entreprises ou scolaires, souligne Willy Gautier. Le chef participe, même s’il n’est pas éducateur, à la vie de l’établissement. Et le repas est un moment tellement important dans la vie des résidents que le lien qui se tisse entre eux et les équipes est forcément très fort. »
Un secteur auquel on s’attache
En retour, les chefs reçoivent aussi beaucoup. « Le public en situation de handicap n’hésite pas à exprimer sa satisfaction. Il y a une vraie reconnaissance. » Le concours vient renforcer une vocation déjà bien ancrée chez ces chefs.
Et donne encore plus de sens à leur métier. Il peut aussi faire naître des envies chez certains. Ainsi, à la suite du concours, quelques-uns ont poursuivi cet engagement, par exemple en donnant des cours de cuisine, bénévolement, aux résidents.
« Généralement, on sait que quand un chef commence à travailler dans ce secteur, il y fera toute sa carrière ! » conclut Willy Gautier
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